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La mort, et si on en parlait ?

October 04, 20253 min read

Vivre tue.
Oui, dit comme ça, c’est un peu abrupt.
Mais si je vous pose une question très simple :

👉 Quand, pour la dernière fois, avez-vous parlé de la mort … autrement qu’à travers un deuil survenu dans votre entourage ?

La plupart du temps, la réponse est : jamais.
Et ça dit beaucoup de notre société : une société qui valorise peu la vieillesse, et qui a peur de la mort.

Autrefois, la mort était visible.
On veillait les défunts à la maison ; les enfants participaient ; les voisins passaient.
La mort faisait partie du quotidien.

Aujourd’hui, elle est médicalisée, institutionnalisée, éloignée des foyers.
On n’en parle plus.
On ne la nomme plus.

Et puis, il y a le langage. Quels mots utilisez-vous ?
Souvent :
il nous a quittés, elle est partie, il s’est éteint, elle a disparu.
On ose rarement dire :
il est mort.

Comme si prononcer le mot pouvait attirer le malheur.
Alors on se tait — par pudeur, par peur, par maladresse.
Mais parfois, ce silence fait plus mal que les mots.


Et les enfants, dans tout ça ?

Par peur de les choquer, on les écarte :
on ne les emmène pas aux obsèques,
on ne leur montre pas le corps,
on leur dit qu’
il est parti ou qu’elle dort.

Pourtant, les enfants comprennent bien plus qu’on ne le croit.
Et quand on leur cache, ils inventent leurs propres explications, souvent plus angoissantes que la réalité.

Dire la vérité, avec des mots adaptés à leur âge, c’est un cadeau. Ils exprimeront leurs émotions autrement :
– par le jeu,
– le dessin,
– les colères,
– ou le silence.
C’est leur langage.

Les inclure dans les rituels aide énormément : allumer une bougie, déposer un dessin, choisir une fleur pour la tombe.

Parce qu’en parlant de la mort avec les enfants, on leur apprend surtout à faire confiance à la vie, et à ne pas en avoir peur une fois adultes.


Ce que ça change, d’en parler

Pour la personne en fin de vie : parler, c’est être reconnue dans ce qu’elle vit.
Elle peut exprimer ses peurs, ses souhaits, préparer certains rituels ou héritages.

Pour les proches : la parole allège les non-dits, libère la transmission, apaise les regrets.

Pour la société : accepter de parler de la mort, c’est accepter notre vulnérabilité, tout simplement.


Sanaé® est née de cette conviction

Il faut des lieux pour dire ce qui ne se dit pas.

Des espaces sans jugement, sans solution miracle, sans performance de guérison.
Des lieux où l’on puisse simplement être vrai, respirer, poser un mot, une larme, un souvenir.
Des espaces pour les vivants — même quand la vie fait mal.

Sanaé®, c’est le fruit de ma vie d’infirmière, d’aidante, de femme traversée par des pertes et des renaissances.
C’est mon refus du silence imposé, mon envie de remettre de la parole, du lien, du sens, là où la société a souvent mis des murs.


Cet article ouvre une série d’articles consacrés au deuil et à la fin de vie — à ces sujets qu’on tait trop souvent.
Chaque mercredi, ici, on parlera de ce que la plupart évitent — mais avec douceur, humanité, et parfois même un sourire au coin des lèvres.

Je ne promets pas de réponses toutes faites.
Je promets seulement un espace vrai.


Je te donne RV le 15 octobre prochain pour le 1er article de la série Deuil & Fin de vie.

Rachel Jungbluth

Fondatrice de Sanaé

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